Hanane Khaldouni

Expo_400

Mon nom est Hanane Khaldouni, née au Maroc à Tanger, dans une famille de quatre garçons et six filles dont je suis la dernière. Je me suis mariée à 17 ans et suis arrivée en 1992 en Belgique. Ma vie n’était pas facile entre le travail, la maison et les enfants.

Est-ce que tu estimes que tu es victime de discrimination, de rejet qu’on te regarde autrement en tant que femme artiste de culture musulmane ou quel que soit l’aspect, si c’est femme, si c’est artiste ou les trois ensembles, est-ce que de nos jours est-ce que tu te sens victime d’une discrimination ?

Non, ça non je…je ne le sens pas parce que je n’ai pas beaucoup de contacts avec les autres artistes ou les autres…par exemple le mois passé j’ai fait des expos avec Hamida à Tours & Taxis, j’ai pas senti ça, j’ai pas senti qu’il y’a une discrimination parce que ça dépend l’entourage.

Ca dépend, parce que pour moi j’ai pas beaucoup de contacts avec les autres, c’est pour ça j’ai pas senti. Peut-être quand je rentre là-dedans et que je vois des choses mais là j’ai pas senti.

[…]

Moi de toute façon quand je vois une discrimination et tout ça je la prends positivement, parce que je dis: « moi je suis belge comme eux, je paye mes impôts et je compte pas sur eux, eux c’est des êtres humains comme moi donc la loi me dit que j’ai le droit de vivre ici ». Je ne le prends pas au sérieux parce que j’ai mes droits. Et je parle comme ça parce que je travaille pas, je suis une femme au foyer et j’ai tout ma sécurité de vivre dans mon cocon.

Penses tu être totalement libre dans ton art et en tant que femme ? Te sens-tu valorisée dans ton art ? Et dans ta singularité ? Dans ta particularité à toi ? Être reconnue libre pour ce que tu fais toi en tant que femme ?

En tant que femme, c’est ce que je fais moi, dans mon art, tout ce que je sens je le fais. […] malheureusement que y’a beaucoup de marocains qui disent ouais faut pas faire ça, il faut pas faire ça et c’est là que j’ai trouvé un peu de blocage. Mais moi, de toute façon ce que je sens, je le fais.
Par exemple, l’art que j’aime bien faire: tu me donnes un tableau blanc et dès que je fais la couleur comme ça, je voyais des choses dans ce tableau. Je commence à les peindre à la manière que je vois et ça sortait.
Parfois, ça sortait des corps, parfois ça sortait des choses…et moi j’adore ça.

Vous retrouverez l’intégralité de son interview ici:


retranscription

1 « J'aime »