Soumiya Mommen

T’estimes tu victime de discrimination aujourd’hui ? Oui ou non, et quel serait le terme que tu considèrerais le plus approprié pour définir cela ?

Au niveau discrimination, moi je le ressens pas. Après, je suis une personne qui est beaucoup dans le déni, je n’ai pas fait attention mais je ne le ressens pas, dans ma vie de tous les jours je ne le ressens pas. […] C’est vrai que je suis blonde, je ne porte pas le foulard, je suis plutôt typée un peu plus européenne on va dire.
[…]

Tu aurais un mot qui serait plus approprié que discrimination ?

Moi, je pense qu’on est différents, quand une fille porte le foulard, oui elle est peut-être différente au visuel. Mais après ça…je veux dire ce qu’il y’a à l’intérieur, pour moi c’est primordial, que ce soit un foulard, que ce soit une kippa ‘fin je sais pas.

Pour moi, je pense que les femmes elles ont le droit de faire ce qu’elles veulent et moi, c’est ça qui me révolte en fait. Certes, je le porte pas, mais ça me révolte que…quand j’entends en France qu’on veut enlever le foulard aux femmes, moi ça, ça me rend malade.

Donc tu n’as pas besoin d’utiliser un terme, tu te sens pas discriminée ?

Non
[…]

En fait, moi, personnellement j’ai peut-être pas eu de l’intérieur, mais je pense que mes démons intérieurs étaient tellement forts que la discrimination je me la faisais moi-même. Je me bloquais à aller vers les autres de peur de me dire : « ah mais non, moi je suis qu’une petite arabe » voilà j’ai pas grandi spécialement dans un milieu scolaire vraiment huppé et je me suis bloquée, je me rends compte que je me suis bloquée toute seule, j’ai pas eu besoin des autres. […] moi, l’art que je fais, donc la photographie, je fais ça pour m’émanciper évidemment, de tous mes démons intérieurs. Donc j’ai voulu faire de la photo pour me soigner intérieurement.

Son interview est à retrouver en intégralité ici:



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