Je m’appelle Souad, j’écris sous le nom de Fila. J’ai 50 ans et j’ai trois enfants. Je suis une passionnée de la littérature française et j’adore écrire.
Je viens d’une famille issue de l’immigration, que l’on peut encore nommer ça de cette façon.
Je fais partie d’une fratrie de dix enfants. Je suis née en Belgique, donc je suis vraiment bruxelloise, je n’ai jamais été ailleurs que dans cette ville pleine de charme.
[…]
A partir de quand tu as commencé à écrire et à éditer, à montrer ce que tu écrivais ?
C’est resté très très très longtemps caché. C’est pas quelque chose… On savait que j’écrivais, mes amis à l’école savaient, ma famille me voyait toujours griffonner. Le père de mes enfants aussi se posait beaucoup de questions et me disait : « Pourquoi tu es tout le temps sur cet ordinateur ? ». Mais je ne partageais pas en fait. Je ne partageais pas parce qu’il y avait une dimension d’intimité dans les ressentis et les émotions. Parce que, ce que j’écris, ce sont des récits autobiographiques. Et donc, c’est très compliqué de se dévoiler.
En 2010, j’ai rencontré Luc Vervaet lors d’une pièce de théâtre et on a échangé grâce à une amie commune, Farida Aras, sur le fait que j’écrivais et lui tenait un blog. C’est quelqu’un qui est très investi pour les prisonniers, un grand militant et qui a aussi pas mal écrit. Il m’a proposé d’écrire pour le blog ou de partager ce que j’avais. Donc, mon premier, ma première expérience plus visuelle, ou dévoiler, c’était avec le blog des familles des prisonniers où je venais donc partager mes textes sur les expériences de vie à ce sujet mais pas que. Et ça s’appelait : « Le journal de Souad ».
[…]
Mon idée à moi, c’était de faire un livre et Luc me l’a proposé.
C’était des récits de ta vie à toi ?
De ma vie, à moi. Tous les textes que j’ai griffonnés à Mercelis, dans les trains, là où j’étais, à des moments bien précis de ma vie. Dans des circonstances particulières ou toutes simples, j’ai tout gardé et donc, on a recueilli une partie de ces textes qui sont devenus un livre qui s’appelle, intitulé « Salée est l’eau de l’amer ». Il a été publié en 2013.
Vous trouverez son interview dans son intégralité ici:
Audio: